POUSSEZ LA PORTE
Non ça ne parle pas de voiture mais de mon propre Kamishibaï : une idée transmise par Vanessa que je remercie infiniment. Un texte agrémenté du peu de photos en ma possession.
Vous pourrez lire « Petite Véronique » dans la rubrique « Écrits ».
Cela n’a pas été facile, mais le résultat me plait beaucoup parce que cette petite, eh bien, je la trouve attachante.
LE CHEMIN
Une petite fille, au pied d’un arbre, sanglotait. Ému par tant de chagrin, l’arbre lui demanda : « pourquoi pleures-tu ? ».
La fillette, nullement effrayée, répondit : « Je me suis perdue.
— Vraiment ? Qu’est-ce qui te fais penser ça ?
— J’ai quitté le chemin que mes parents m’avaient indiqué et je ne le retrouve plus.
— Et pourquoi l’as-tu quitté ?
— J’ai voulu attrapé un papillon bleu…
— Ah, le papillon bleu ! s’exclama l’arbre d’un air entendu.
— Tu l’as vu ? Demanda la petite fille pleine d’espoir.
— Bien sûr. Un sacré coquin ce papillon là ! Mais dis-moi, qu’est-ce qui te fait dire que tu es perdue ?
— Ben, je ne retrouve plus mon chemin ! »
Le ton de la petite fille était tinté d’un mélange d’agacement et d’évidence.
« Pourtant tu en as un juste devant toi.
— Mais il est tout petit et plein de ronces ! S’exclama l’enfant horrifiée.
— Ça ne fait pas de lui un mauvais chemin pour autant si tu arrives à destination… »
La petite fille fronça les sourcils, signe d’une profonde réflexion.
« … et si tu suis ce chemin, je peux t’assurer que tu finiras par rentrer chez toi ; peut-être même retrouver ce grand chemin dont tu me parles.
— Mais c’est plus long et dangereux !
— L’important n’est-il pas que tu y arrives ? »
La petite fille qui avait arrêté de pleurer boudait maintenant.
« Mes parents m’ont dit de rester sur le grand chemin.
— Visiblement tu ne les as pas écoutés ! Certes tu mettras plus de temps, tu auras les genoux écorchés, tu tomberas mais tu te relèveras et lorsque tu en seras sortie tu seras toute à la joie de retrouver tes parents et de leur raconter tes exploits.
— Ils vont me gronder.
— Bien sûr ils vont le faire, car ils auront eu peur que tu te sois perdue à jamais. Les parents veulent ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants : un beau sentier bien dessiné, bien dégagé, sans trous pour te faire tomber, sans pierres pour te faire trébucher. Tu ne dois cependant pas avoir peur si tu t’égares car il y aura toujours quelqu’un pour te remettre sur la bonne voie. »
A cet instant le papillon bleu réapparu, et après avoir virevolté devant le nez de la fillette, il l’invita à le suivre.
C’est ainsi, après quelques mètres au milieu des ronces, qu’elle retrouva le beau et large chemin qu’elle n’aurait jamais dû quitter et courut au devant des parents qui la serrèrent fort contre eux tout à leur joie de l’avoir retrouvée.
Il y a partout des chemins de ronces et des papillons bleus.
La peur est une liane de ronce géante sur notre chemin.
La confiance en soi est la machette qui la coupera pour nous permettre d’avancer.
Quant au papillon bleu, qu’est-il (ou qui) ? libre à vous d’y voir ce que vous voudrez !